
Désirada
de Maryse Condé

Adapté de son roman par l'autrice
Mise en scène Antoine Herbez
Scénographie Charlotte Villermet
Costumes Madeleine Lhopitallier
Lumières Fouad Souaker
Avec :
Nathaly Coualy Marie-Noëlle
Igo Drané l'Homme
(cliquez sur le nom des interprètes pour voir leur profil)
Affiche Thomas Le Stum
Désirada a été joué
- les 24 et 25 janvier 2020 à L'Artchipel-Scène Nationale de GUADELOUPE
- les 31 janvier et 1er février au Tropiquers Atrium-Scène Nationale de MARTINIQUE
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« Je vais te raconter mon histoire qui est aussi, TON histoire.
C’est sur ce qu’on appelle « la Montagne » à la Désirade que je suis née.
Les gens ont une mauvaise idée de la Désirade à cause des sacripants et des lépreux qu’on y envoyait dans le temps longtemps. Et aussi, parce que rien n’y pousse. Mais pour moi petite fille, c’était vraiment “Désirada”, l’ile désirée, surgie devant les yeux harassés des marins de Christophe Colomb après des jours et des jours sur la mer, alors qu’ils se croyaient perdus et étaient sur le point de se mutiner. »
Désirada Maryse Condé
Crédits photos Peggy Fargues / JP Listoir
coproduction Compagnie Ah / L’Artchipel - Scène Nationale de Guadeloupe
avec le soutien de la direction des Affaires Culturelles de Guadeloupe – Ministère de la Culture
soutiens création Ministère des Outre-Mer /Conseil Départemental de la Guadeloupe /Spedidam / Le Manège - Scène Nationale de Maubeuge
soutiens diffusion Ministère des Outre-Mer / Région Guadeloupe
12 octobre 2018 - Maryse Condé reçoit le prix Nobel de littérature alternatif

AFP
CULTURE - L'écrivaine guadeloupéenne Maryse Condé, plusieurs fois citée pour le Nobel, a remporté
ce vendredi 12 octobre "le nouveau prix de littérature", institué par la "Nouvelle académie" en réaction à la
déferlante #MeToo qui a entraîné le report d'un an du prix Nobel de littérature.
Dans ses oeuvres, avec un langage précis, Maryse Condé "décrit les ravages du colonialisme et le chaos du post-
colonialisme", a fait valoir l'institution lors de l'annonce du prix à la Bibliothèque publique de Stockholm.
Née en février 1937 à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), Maryse Condé a publié une trentaine de romans portant notamment sur l'esclavage et l'Afrique, ainsi que des pièces de
théâtre et des essais. Souvent pressentie pour le prix Nobel de littérature, elle ne l'a encore jamais reçu.
"Je suis très heureuse et très fière d'avoir ce prix mais permettez-moi de le partager avec ma famille, avec mes amis et surtout avec tous les gens de la Guadeloupe [...] qui seront
émus et heureux de me voir récompensée", a-t-elle réagi dans une vidéo, peu après l'annonce.
La Pièce
Secrets et mensonges, est-ce le seul héritage que sa grand-mère Nina et sa mère Reynalda, vont léguer à Marie-Noëlle, la narratrice ? Enfant abandonnée, Marie-Noëlle grandit en Guadeloupe jusqu'au jour où sa mère la fait venir en France.
Mère inconnue, terre inconnue.
Marie-Noëlle ne trouvera jamais sa place dans la nouvelle famille qu'a constituée Reynalda.
De plus, elle est hantée par le secret de sa naissance. Qui est son père ? Est-elle l'enfant d'un viol ou de l'amour ? Les aveux de Nina sa grand-mère et de Reynalda sur ce sujet, sont contradictoires. Quelle est donc la vérité ?
Trois femmes, trois générations séparées bien qu'unies par le sang. Les confidences des unes et des autres font apparaitre des femmes libres à tout prix, en lutte contre un destin qui veut les clouer.
« L’assoiffée d’amour »…
C’est ainsi que se définit Marie-Noëlle, une femme constamment assaillie par ses fantômes.
Des fantômes de femmes tout d’abord, ou plutôt de mères : la mère biologique, la mère nourricière, la mère choisie, l’aïeule mystérieuse…
Elles seront toutes présentes sur le plateau, concrètes.
Parfois représentées par une robe, un mannequin, un accessoire, mais parfois également incarnées.
Parce que Marie-Noëlle est toutes ces femmes.
Autre fantôme, l’Homme : le père aimant rêvé, le géniteur violeur, l’amant drogué, l’aimé mi père mi amant.
Tous la hantant en permanence.
L’Homme sera également présent sur le plateau : un musicien, une ombre sonore…
Magnifique parcours de femme(s) - au pluriel - que je veux suivre avec Nathaly Coualy qui non seulement incarne mais s’identifie à Marie-Noëlle.
Une femme libre. Des femmes libres.
Une assoiffée de vie parce qu’elle a toujours dû revendiquer sa place sur cette terre.
Une assoiffée d’absolu mais en qui trouver la perfection ?
Une assoiffée d’amour parce qu’elle continue encore et toujours d’en chercher la définition.
Mais pas de pathos dans tout ça. Parce que, paradoxalement, le texte de Maryse Condé respire la joie de vivre et la liberté.
D’autant que la musique, autre puissant guide porteur du bonheur de vivre, sera un vrai partenaire : pluri-instrumentistes, Igo Drané portera, par sa musique, la voix de l’Homme qui agit dans l’ombre de Marie-Noëlle, derrière les voiles noirs de son âme…