Arromanches
de Daniel Besnehard
Mise en scène Antoine Herbez
Lumières Elisa Millot
Avec :
Josiane Carle Louise
Stéphanie Bargues Marie
(cliquez sur le nom des interprètes pour voir leur profil)
Affiche Daniel Sygit
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Elle s’appelle Louise, elle était paysanne.
Elle s’appelle Marie, elle est devenue professeur.
Louise, la mère, est malade. Marie, sa fille, après une longue brouille, vient la retrouver.
Douze ans après, le temps n’a pas recouvert toutes les blessures.
Sans doute est-il trop tard pour se comprendre ? Les habitudes, les relations, les études, tout doit les séparer. Pourtant, dans l’été brûlant, elles essayent de se rejoindre, à pas comptés, dans un parcours tissé de tendresses furtives, de rancœur reforgée, de ces petits riens qui font la vie : une orange qu’on partage, une photo qu’on refuse, un cadeau trop longtemps désiré qui arrive trop tard.
Par la fenêtre de la chambre d’hôpital, on pourrait apercevoir le ciel. Aucune terre, seulement le ciel normand, entre brume et soleil humide. Un ciel mobile, insaisissable comme les sentiments de Louise et de Marie.
Daniel Besnehard
Images de répétitions
Arromanches a été joué
- les 7, 8 et 9 mars 2018 au Chok Théâtre à SAINT-ETIENNE (42)
- les 7 avril, 5 mai, 2 juin 2018 au Studio Hébertot à PARIS (75)
Intentions/Antoine Herbez
Le texte de Daniel Besnehard m’a immédiatement ramené à ces deux mois d’été pendant lesquels tranquillement ma propre mère s’est éteinte… Ces visites quotidiennes dans sa chambre d’hôpital... Cette période intense où les souvenirs côtoient le présent, où l’enfance assaille constamment le recueillement face à un être qui quitte la vie. Tout se mélange, à chaque instant : les bruits concrets de la chambre médicalisée, les sensations de l’enfance, le quotidien de sa journée de « veilleur », les souvenirs, ses émotions, sa fatigue, ses projets, ce qui a été vécu et ce qui n’a pas été vécu avec la mourante… Finalement, peu de réelle sérénité tellement le mental et le cœur travaillent en permanence…
Une belle recréation
Arromanches a été écrite il y a plus d'être trente ans. C'est ma pièce préférée, elle a rencontré le Public et reçu le Prix de la meilleure création française 1987, décerné par le syndicat de la critique dramatique. Depuis sa création au CDN d'Angers et à Théâtre Ouvert dans la forte mise en scène de Claude Yersin avec les inoubliables Françoise Bette et Andrée Tainsy, la pièce a souvent été rejouée. Certaines reprises m'ont davantage concerné que d'autres. La pièce est délicate à mettre en scène et à interpréter : il y a eu donc des présentations inégales.
Antoine Herbez vient de reprendre la pièce au chaleureux Chok Théâtre à St Étienne.
Et son travail est très réussi. Modeste et intense. Il éclaire la pièce sous de nouveaux angles, invente des situations de plateau novatrices. Il a mis à distance tout vérisme anecdotique pour mener la pièce à une universalité de sentiments partagée par beaucoup.
La filiation et ses controverses : quoi de plus commun à chacun ? Duo-duel, la pièce est une bataille des cœurs et des mémoires. Amour, haine, repentir, jalousie, tendresse et remords, le texte voyage entre ces figures contrastées des sensations vécues. Louise (la mère) et Marie (la fille) vont tout autant s'aimer que se détruire. Arromanches convoque intensément les actrices, leurs émotions visibles et leurs états intérieurs.
Josiane Carle et Stéphanie Bargues ont des armes d'actrices de premier choix. Leur jeu est, tour à tour, fort, vif, émouvant, puissant et fragile en même temps ... Le singulier de chacune est complémentaire à celui de sa partenaire. Judicieusement choisies et dirigées avec maîtrise par le metteur en scène, elles forment le couple fort et contradictoire qu'appelle la pièce.
Cette nouvelle recréation d'Arromanches, dans cette version scénique dépouillée, concrète et imaginative, puissamment jouée, m'a touché. J'espère que ce spectacle croisera le chemin de nombreux spectateurs. Il le mérite.
Daniel Besnehard 11 mars 2018
Merci au Chok Théâtre de St-Etienne et à Alain Besset pour cet accueil en résidence d’exploration (juin 2017) du texte d’Arromanches…
Merci à Jean-Luc Grandrie (SeaArt) pour sa confiance et sa précieuse collaboration.