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La Presse

 

Un des premiers textes en français de Samuel Beckett, un monologue non dépourvu de cette pointe d’humour à l’anglaise. Il raconte l’histoire d’un jeune garçon qui devient homme, et surtout écrivain. La femme est le lien principal entre les différents états de sa construction. Toutefois, cet homme est plus un obsédé textuel que sexuel. Nous avons applaudi ce spectacle, mis en scène par Alexandra Royan, au Festival off d’Avignon. Elle a demandé au comédien Antoine Herbez, une économie de geste, de mouvement, qui met en valeur le texte. Dans cette sobriété, son interprétation prend alors une forme absolument remarquable.   Pariscope

 

 

LA LANGUE DE SAMUEL DANS LA BOUCHE D'ANTOINE

Ce n'est pas un énième canular avignonnais ou une quelconque blague potache dont la cité papale nous abreuve jusqu’à l'écœurement. Non, ce Premier Amour est une petite merveille de programmation, servi par un acteur très doué sur une partition déjà incroyablement intelligente. Comme le talent mérite d’être pointé du doigt, ne mâchons pas nos mots : une leçon d’humilité pour tous, acteurs, spectateurs, auteurs. Et il reste peu de temps pour rencontrer ces deux messieurs.

Le premier est un immense écrivain Samuel Beckett. Un visage acéré comme une ancre marine, des yeux ténébreux bleu vif. Et surtout une forte capacité à s’abstraire des choses, qui font de sa littérature un océan de perplexité.

Le second est un comédien, à la générosité rare, Antoine Herbez, une carrure imposante qu’encadre un visage délicat.

Tous deux ont en commun cette vision. L’un par sa langue âpre qui dit les choses de l’amour sans afféteries et avec humour. Les amateurs de scatologie y croiseront quelques émérites âneries. L’autre par cette manière si particulière de s’effacer devant le texte, de se mettre en retrait. Avec pour seul outil un battement de sourcils, accents circonflexes ou crayon gras selon le ton. L’ensemble étant orchestré par Alexandra Royan, une metteur en scène perspicace qui a compris que la langue de Beckett se donne à entendre plus qu’à voir. Que tout en elle invite à la tempérance. Et qu’il n’est point d’autre musicalité à proposer que celle inscrite dans l’écriture. La forme même du soliloque convie le spectateur au processus de création....

De ce tracé encéphalique de la vie et mort du sentiment, on ressort bouleversé. Pas de larmes, chez Beckett, surtout pas, mais c’est le pas léger qu’on regagne la rue des Teinturiers. Rue du Théâtre

 

 

 

 

 

Premier amour

de Samuel Beckett







Mise en scène  Alexandra Royan

Lumières François Hardouin

 

 

 

 

Avec :

Antoine Herbez

(cliquez sur le nom de l'interprète pour voir leur profil)

crédit photos : Pierre-Albert Ginestet

Premier amour a été :

 

créé le 17 mars 20006 au Théâtre A.T.C de SAINT-MAUR-DES-FOSSES (94)

 

joué

 - du 17 au 24 mars 2006 au Théâtre A.T.C de SAINT-MAUR-DES-FOSSES (94)

- du 6 au 30 juillet 2006 au Théâtre de l'Ange au Festival Off d'AVIGNON 

 - du 24 nov au 3 dec 2006 au Théâtre A.T.C de SAINT-MAUR-DES-FOSSES (94)

 

 

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